Le début de tout.
Le principe de fonctionnement du Téléscan, imaginé à la fin des années 60 par Didier LECLERCQ, éclairagiste et personnage passionné hautement créatif, est mis en oeuvre dans les années 70 avec quelques unes de ses réalisations artisanales pour les besoins de certains spectacles, souvent à partir de projecteurs à découpes de type Levron sur lesquels seront placé des miroirs pilotables à distance.
Il va alors entreprendre la conception plus élaborée de ses machines, avec son complice Patrice ANDRIEUX au sein de l'entreprise CAMELEON, avec le partenariat de REGISCENE, en 1978.
Au tout début des années 80, Le chanteur Daniel BALAVOINE va fortement contribuer à développer le Téléscan dont il envisage l'usage sur ses spectacles au Palais des Sports de Paris et pour la tournée qui suivit. Il va alors apporter une grosse participation financière pour la construction des premiers Téléscans.
Le Téléscan MARK-1 est présenté en 1981 dans sa version quasi définitive. Même si ces machines peuvent paraitre un peu rudimentaires aujourd'hui, elles rencontrent un certain succès car éxtrêmement novatrices pour l'époque, et se retrouvent sur nombre de concerts assez prestigieux dans le monde entier.
Encouragés par ce succès, les équipes de Caméléon vont ensuite développer de nouvelles machines et construiront plusieurs générations de Téléscans, toujours plus avançés techniquement, au fil des années, et qui seront bientôt plébiscités par les concepteurs lumière des plus grosses tournées françaises et internationales.
Ils seront disponibles en majeure partie uniquement en location avec les techniciens de Caméléon, et il arrivera ponctuellement qu'ils soient vendus dans certaines installation fixes.
Le Téléscan Mark-2 sera opérationnel en 85 mais construit en nombre à partir de 1986. Il est le premier projecteur a être équipé d'un système de couleur à trichromie soustractive permettant un mixage infini de couleurs à partir du Cyan, Magenta et Jaune.
36 Téléscans Mark-2 se retrouvèrent sur la tournée internationale des Pink-Floyd de 1987 / 88 dans un design lumière de Marc BRICKMAN.
Les Mark-2 seront bien souvent modifiés en fonction des améliorations constantes que développait l'équipe de Caméléon pour répondre aux besoins des concepteurs lumière.
Ainsi, en 1989, le Mark-2 sera le premier projecteur asservi équipé de gobos tournants. Le système de barillet rotatif a été développé par Caméléon suite à une idée d'Alain LONCHAMPT, alors éclairagiste de Michel Jonasz, qui désirait voir l'image du gobo tourner sur elle-même.
C'est également en 1989 que les Mark-2 seront modifiés pour recevoir une tourelle miroir dont l'angle de débattement Pan / Tilt (qui était jusque là de 90° x 90°) pouvait à présent atteindre 180° x 90°.
Un accord est passé avec la société américaine Obie, suite à la demande grandissante à l'international, pour qu'un parc de materiel basé aux USA puisse être disponible. Les Mark-2 se retrouveront sur de prestigieuses tournées, comme celles de Madonna, Michael Bolton, Janet Jackson, Bob Dylan, Tom Petty, Whitney Houston, etc...
à partir de 1991, un nouveau modèle de Téléscan est opérationnel. Il s'agit du Mark-3. Il est une version plus compacte de l'imposant Mark-2, et il est doté d'une trichromie en verre dichroïque, d'un focus motorisé et de gobos à positionnement indexable.
Une version de ces projecteurs (la première d'ailleurs) est construite, équipé d'un dispositif très particulier appellé "le voyage dans l'image" en vue de projection d'images de grandes tailles qui pouvaient circuler dans le faisceau du projecteur. Ils ont été ensuite modifiés en Mark-3 standard.
En 1994, le tout nouveau Telescan Mark-4 arrive pour la tournée de Pink-Floyd de 1994 "Division-Bell" dont le film "PULSE" montre entre autre, la magnifique lumière faite avec 36 de ces machines. Le Mark-4 est un projecteur utilisant une source HMI 2500 W et n'a pas de roue de gobos mais un défilant de film d'images.
La première série baptisée "Floyd" serà aussi utilisée, entre autres, sur le spectacle de Jean-Michel Jarre à la tour Eiffel, et sur les concerts de Johnny Hallyday de 95.
Peu de temps après, le Mark-5 vera le jour. Ces projecteurs, construits en nombre très réduit, comme les Mark-4, reprennent la plupart des caractéristiques de ceux-ci, mais avec deux défilants d'image au lieu d'un, et la possibilité d'avoir une optique grand angle pour des projections larges. Le Mark-5 est l'ultime modèle de la série.
Parallèlement aux téléscans, Caméléon a également développé le Téléspot, un projecteur Fresnel de forte puissance avec changeur de couleur asservi sur lyre, et également différents projecteurs d'images géantes, sans oublier un modèle de lyre 2500 HMI à défilants d'image.
Collection & mémoire
Histoire du Telescan
